Handballeurs en blouse blanche – Clément

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Portrait de Clément

Pendant cette période si particulière que nous vivons actuellement, nous avons souhaité interroger des licencié(e)s du Villeurbanne Handball, qui exercent la profession d’infirmier/ière, profession qui est en première ligne face à la crise sanitaire que traversent la France et de nombreux autres pays dans le monde depuis plusieurs semaines. Nous voulons les mettre en lumière en leur donnant la parole, car c’est bien plus qu’un match que jouent les personnels soignants face au Coronavirus !

Nous poursuivons cette série d’interviews avec le portrait de Clément*, joueur de l’équipe première du VHA.

* Nous ne citerons volontairement pas les noms de famille des personnes que nous interrogerons.

1) Clément, peux-tu tout d’abord te présenter en quelques mots ?

J’ai 25 ans. Je suis originaire d’Annecy où j’ai grandi et découvert le handball. J’ai été formé au Annecy CSAV handball de 2008 à 2015. Puis en 2015, j’ai quitté Annecy pour Lyon afin de commencer mes études d’infirmier. À cette époque, j’ai été recruté par Villefranche en N1 pour la saison 2015-2016. En 2016, le VHA m’a sollicité pour participer à son projet de retour en Nationale 1. Et depuis je suis toujours licencié au club du VHA.

Après trois ans d’études à l’IFSI Croix Rouge, j’ai obtenu mon diplôme d’infirmier en juillet 2019. Étant très investi dans ma carrière sportive, j’ai décidé de démarrer ma carrière professionnelle en tant qu’infirmier intérimaire. J’ai donc travaillé pour différents établissements depuis juillet, notamment des hôpitaux et des EHPAD de la région lyonnaise (service d’infectiologie, de traumatologie et de soins de suite-rééducation). Depuis janvier 2020, j’ai pu obtenir un contrat à temps plein dans un EHPAD à Croix-Rousse qui me permet de concilier ma carrière professionnelle et mes engagements sportifs.

2) Comment te sens-tu actuellement, quelques semaines après le début de cette crise sanitaire ?

Je pense être comme tous surpris par cette situation inédite. En tant que soignant, je pense avoir un regard plus professionnel que personnel par rapport à cette crise. Cette expérience exceptionnelle restera, avec ce confinement pour nous tous, un moment fort dans ma carrière que je débute. Vigilant au quotidien dans mes actes de soins avec mes patients, mes pensionnaires en EHPAD, je le suis également avec mon entourage, comme en respectant avec attention ce confinement. Ma modeste expérience d’infirmier me permet d’être dans la maîtrise de la situation en respectant les protocoles donnés, et dans la confiance du comportement de chacun de nous tous et d’un succès médical pour stopper cette épidémie.

3) Qu’est-ce qui est le plus difficile à vivre dans un contexte comme celui-ci par rapport à votre quotidien de travail ?

C’est une atmosphère étrange que j’ai du mal à décrire. Je sens depuis le début de cette crise sanitaire une tension permanente dans le service et les équipes soignantes de l’établissement où je travaille actuellement. En effet, les résidents de l’EHPAD sont des personnes fragiles, vieillissantes et polypathologiques, ce qui en fait donc des personnes à risque. Je ressens donc un certain stress dans mon quotidien de travail, d’autant plus qu’à cela s’ajoute notre responsabilité d’accompagnement et prise en charge en tant que soignants.

Depuis une semaine, la situation s’est aggravée dans mon établissement. Quatre de nos résidents sont désormais atteints par le Covid-19 et il y a également eu deux décès depuis le début de la semaine. Ma charge de travail a donc considérablement augmenté. Je travaille désormais les week-ends à temps plein en plus de la semaine. Je suis donc plus que jamais concerné par la situation, et je prends cette mission très à cœur.

4) Comment ressens-tu les marques de soutien de la population qui se mobilise tous les soirs aux fenêtres pour applaudir et remercier le personnel soignant ?

Je suis reconnaissant et je participe à cette initiative tous les soirs. Je trouve cela encourageant et je ressens de la fierté en tant que personnel soignant. J’ai une pensée particulière notamment pour les établissements et les services de réanimation surchargés dans certaines régions plus touchées, mais aussi pour tous ceux qui continuent à travailler dans cette période si particulière, et pas seulement le corps médical. Cependant, n’oublions pas que les difficultés que rencontre l’hôpital aujourd’hui (manque de matériel, manque de personnel) ne sont pas nouvelles, et j’espère que ce soutien perdurera lorsque cette crise sanitaire sera finie.

5) Et le hand, il ne te manque pas trop pendant cette période ?

Aujourd’hui, je m’investis entièrement dans mon travail de soignant même si je maintiens un entraînement régulier adapté à mon domicile (confinement oblige !). La fin des compétitions est selon moi un mal pour un bien, le but étant tout de même de rester en forme afin de préparer la saison prochaine avec le VHA. J’ai cependant hâte de pouvoir reprendre l’entraînement et surtout de retrouver mes coéquipiers.

Merci beaucoup Clément d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Nous te souhaitons bon courage pour les prochaines jours et pour les prochaines semaines. Le VHA est également de tout coeur avec toi et adresse à nouveau tout son soutien aux personnels soignants et à l’ensemble des professions mobilisées pendant cette période.

Gachet Christelle

Gachet Christelle

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