Bonjour Laurie, comment te sens-tu aujourd’hui ? Nous sommes actuellement au Centre
Léon Bérard pour rencontrer les enfants et découvrir davantage ton travail. Pourrais-tu
nous expliquer en quoi consiste ton rôle au sein de l’établissement et partager avec nous
ce que tu fais au quotidien dans le cadre de ton travail ?
Bonjour Clément, ça va super. Je suis enseignante en Activité Physique Adaptée (enseignante APA) au Centre Léon Bérard (CLB). Nous sommes une équipe de 9 enseignants APA au total sur le centre. Notre rôle est d’accompagner les patients, de tous les âges, à (re)trouver un style de vie actif pendant et après les traitements. Pour cela, nous utilisons des pratiques physiques et sportives en s’adaptant aux capacités du patient, à ses envies, son environnement où encore au matériel disponible. Nous avons la chance au CLB d’avoir un lieu entièrement dédié à l’APA, avec notamment une salle de sport équipée, une salle de cours collectif, des salles de bilan et plein de matériel disponible. Nous avons différentes missions avec d’une part, des activités cliniques où nous proposons des séances d’APA en présentielles (yoga, pilâtes, gym, circuit training, aquagym, marche nordique, fit dance, renforcement musculaire sur les appareils de musculation) mais aussi en visio-conférence, pour permettre aux personnes les plus éloignées du centre d’avoir un accompagnement en activité physique. Nous assurons le suivi des
patients dans les différents programmes que nous proposons puis nous les orientons vers des structures extérieures adaptées. Je m’occupe aussi particulièrement des enfants, adolescents et jeunes adultes avec des séances ludiques, qu’elles soient collectives ou individuelles en chambre stérile (football, handball, basket, tir à l’arc, hockey, danse, tennis, tennis de table, rugby, arbalète, renforcementmusculaire, bowling, badminton, volley, boxe…). Nous leur proposons également des séances en visio- conférence. D’autre part, nous faisons différents bilans de la condition physique des patients dans lecadre de projets de recherches en lien avec l’activité physique. En effet aujourd’hui, les études scientifiques s’intéressent à l’effet direct de l’exercice physique sur le cancer et ses caractéristiques.
Enfin, nous sommes présents dans de nombreux évènements tout au long de l’année que ce soit dans un rôle d’information et de prévention sur l’activité physique et le cancer ou encore pour échauffer des milliers de personnes pour une course solidaire au profit de la recherche : nous vous donnons d’ailleurs rdv le 8 octobre pour la scintillante !😊
Pourrais-tu expliquer en quoi consiste le projet « Septembre en Or » et quel est son
objectif principal en termes de sensibilisation au cancer pédiatrique ?
Le mois de septembre est signe de sensibilisation et de lutte face aux cancers pédiatriques dans le monde. Chaque année en France, ce sont plus de 2 500 enfants et adolescents qui sont touchés par cette maladie. À l’occasion de Septembre en Or, nous souhaitons faire bouger les enfants du Centre Léon Bérard et de l’IHOPe (Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique), et ce, à travers des défis sportifs préparés en vidéos par nos partenaires : le LOU rugby, l’ASVEL, les sapeurs-pompiers de Lyon,
Maxence Caqueret ainsi que le VHA. L’objectif principal est d’inciter nos jeunes patients à pratiquer une activité physique pendant et après leurs traitements, parce que les bénéfices d’une activité physique régulière en oncologie sont nombreux ; notamment en ce qui concerne la réduction de la fatigue et de certains autres effets indésirables de la maladie (prise de poids, perte de masse musculaire, douleurs, angoisses…). L’activité physique favorise aussi le lien social et de manière générale, améliore la qualité
de vie. Avec Septembre en Or, nos jeunes patients ont ainsi l’occasion de découvrir différentes pratiques sportives.
Quelles sont les activités ou les événements spécifiques qui sont organisés pendant le
mois de septembre pour soutenir cette initiative ?
Durant tout le mois de septembre, nous avons proposé à nos jeunes les différents challenges réalisés par nos partenaires. Les enfants ont pu tenter de battre les résultats des sportifs. Pour clôturer cet événement, les jeunes ont rencontré les athlètes venus le mercredi 27 septembre dernier à l’IHOPe. Un réel moment de partage et de convivialité autour d’initiations aux différentes pratiques sportives, encadrées par nos partenaires et les enseignants en APA. Côté VHA, ce sont Allan et Edson qui se sont
rendus sur place. Nous avons organisé cet évènement en collaboration avec l’association 1 Maillot pour la Vie, venue entourée de rugbymans de Bourgoin-Jailleu, d’handballeuses de l’ASUL Vaulx-en-Vélin, de basketteurs de l’ASVEL (féminin et masculin) ainsi que de Delphine Cascarino (joueuse de l’OL et de l’équipe de France). À côté de cela, de nombreuses interviews et reportages sont visibles sur les réseaux du centre pour faire connaître les cancers pédiatriques. L’année dernière, une belle fresque
murale mettant en évidence le ruban doré a été faite par une ancienne patiente, afin d’égayer les murs de l’hôpital.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles sont confrontés les enfants atteints de
cancer et leur famille, et comment le projet « Septembre en Or » contribue-t-il à les
surmonter ?
Les principales difficultés sont les effets secondaires de la maladie et des traitements : beaucoup de fatigue, des nausées, un corps qui change (perte de cheveux, prise de poids, fonte musculaire), des douleurs, des angoisses…entraînant ainsi une rupture longue et brutale du lien social (école, copains, famille…), mais essentielle pour se soigner. Septembre en Or est un moyen d’apporter un peu de soleil dans cette période difficile. Grâce aux vidéos challenges des athlètes, nous arrivons parfois à attirer la
curiosité de ceux qui sont généralement dans le refus des activités physiques que l’on propose. Ça nous permet de créer un premier lien avec eux. Comment pouvez-vous encourager les gens à s’impliquer ou à soutenir cette cause pendant le mois de septembre, et y a-t-il des façons de s’engager toute l’année ? La recherche reste au cœur de la mobilisation durant tout le mois de septembre. En effet, même si de grands progrès ont été faits, il reste encore à faire de nombreuses avancées, à la fois pour mieux comprendre les causes des développements du cancer chez les enfants et aussi pour trouver de
nouveaux traitements.Tout le monde peut soutenir cette cause en faisant un don au profit de la recherche :
https://soutenir.centreleonberard.fr/septembreenor/~mon-don
Depuis combien de temps organises-tu ce projet ?
Le projet a été mené principalement par ma collègue Amélie Dupré. Nous travaillons en binôme sur la pédiatrie et ses différents projets. Celui de Septembre en Or a vu le jour il y a 4 ans, mais a été bousculé par le COVID, d’où l’idée des défis vidéo. Depuis, nous avons pu recevoir les clubs un par un. Cette année est la première où nous avons pu regrouper l’ensemble de nos partenaires le même jour, pour célébrer la fin de ce mois de sensibilisation que nous préparons depuis le début de l’été environ.
Peux-tu nous dire les effets bénéfiques de ces événements sur les enfants ?
Apporter des sourires aux jeunes et leurs proches dans une période difficile, leurs montrer qu’ils sont soutenus. Les défis leurs montrent que malgré la maladie, ils sont capables de faire plein de choses et même de battre les sportifs, ce qui peut les aider à avoir confiance en eux et leurs capacités. De plus, c’est un moment de partage avec des sportifs et professionnels qui font « rêver les enfants », ils sont impressionnés et en même temps particulièrement curieux. Cela crée de vrais moments de partage
entre partenaires et patients. Pour finir, je dirais qu’il y a aussi des bénéfices pour les sportifs qui viennent rencontrer les enfants, avec une belle leçon de vie donnée par nos petits guerriers !
